Journée Mondiale sans tabac

Sans aide, 97 % des fumeurs n’arrivent pas à arrêter (1).
Les professionnels de santé,
ont un rôle important dans la lutte contre le tabac


Epidémiologie du tabac et prise en charge

Interview du Dr Dominique Triviaux tabacologue et addictologue, Centre Léon Bérard, Lyon

Le tabac est responsable de la mort de 78 000 personnes par an en France en 2010(1).
L’aide par un professionnel de santé est un des facteurs clés pour arrêter de fumer. En revanche, sans aide, 97 % des fumeurs n’arrivent pas à arrêter (2). Tous les professionnels de santé doivent s’engager dans la lutte contre le tabac.

(1) Ribassin-Majed L, Hill C. Trends in tobacco-attributable mortality in France. Eur J Public Health 2015.

(2) HAS. Arrêter de fumer et ne pas rechuter : La recommandation 2014 de la HAS. Questions / Réponses : Sevrage tabagique. Janvier 2014.

Les réponses aux questions fréquentes
de patients fumeurs

1

Je ne fume que 2-3 cigarettes par jour, est-ce vraiment dangereux pour ma santé ?

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Quelle que soit votre consommation quotidienne de cigarettes, le fait de continuer à fumer vous expose à de sérieux dangers pour votre santé. L’ancienneté du tabagisme a un impact plus important que la quantité de cigarettes fumées quotidiennement (1).
Par comparaison aux non-fumeurs, les personnes qui fument 1 à 4 cigarettes par jour ont un taux de mortalité 1,5 fois plus élevé, 3 fois plus de risque de décéder d’une maladie cardiovasculaire ou d’un cancer du poumon (2).
Données d'une étude prospective, longitudinale, sur 30 ans, incluant 43 000 personnes, de 35 à 49 ans.

(1) Institut national du cancer (INCa). Traitement du cancer et tabac – Pourquoi arrêter et comment me faire aider ? 2016.
(2) Haute Autorité de santé (HAS). Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé. Dépistage du tabagisme et prévention des maladies liées au tabac. Janvier 2015.


2

Je fume depuis tellement longtemps, ai-je vraiment un bénéfice à arrêter maintenant ?

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Arrêter de fumer a, pour tous les fumeurs, des avantages immédiats (24 heures après la dernière cigarette, le risque d’infarctus du myocarde diminue, 48 heures après, le goût et l’odorat s’améliorent… [1]) et à long terme (réduction de la mortalité comme de la morbidité pour l’ensemble des maladies liées au tabac, notamment des maladies cardiovasculaires et le cancer pulmonaire). Arrêter à 40 ans améliore l’espérance de vie de 7 ans, arrêter à 50 ans l’améliore de 4 ans et arrêter à 60 ans l’améliore de 3 ans (2).
Il y a toujours un bénéfice à arrêter de fumer et plus on arrête tôt, plus le bénéfice est grand

(1) Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Les risques du tabagisme et les bénéfices de l’arrêt.
(2) Haute Autorité de santé (HAS). Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours. Recommandation de bonne pratique. Octobre 2014.


3

Je ne supporte plus que mon mari fume. Comment puis-je le décider à arrêter ?

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On ne peut pas obliger un fumeur à arrêter. Lui répéter avec insistance qu’il devrait le faire peut même être contre-productif.
Le modèle développé par Prochaska et DiClemente est une théorie de changement comportemental. Il suppose que les fumeurs passent par une série d'étapes avant de passer à l’acte et d’arrêter (1) : la pré-intention, l’intention, la prise de décision, l’action et le maintien de l’abstinence. Le parcours peut-être plus ou moins long selon les individus mais aider votre époux à réfléchir au pourquoi et au comment de sa consommation de tabac peut induire un début de cheminement vers l’arrêt du tabac.

(1) Haute Autorité de santé (HAS). Outil associé à la recommandation de bonne pratique « Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence ». Annexe. Octobre 2014.


4

Arrêter de fumer, est-ce une question de volonté ?

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L’arrêt du tabac n’est pas qu'une simple question de volonté(1). L’addiction au tabac est une maladie chronique qui peut nécessiter une prise en charge thérapeutique par un professionnel (1). La dépendance physique à la nicotine, qui peut être très forte chez certains, peut alors rendre l’arrêt du tabac difficile en raison de l’apparition d’un syndrome de sevrage (2).

(1) Haute Autorité de santé (HAS). Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours. Recommandation de bonne pratique. Octobre 2014.
(2) Haute Autorité de santé (HAS). Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé. Dépistage du tabagisme et prévention des maladies liées au tabac. Janvier 2015.


5

Mon cardiologue me dit qu’avec mon hypertension et mon hypercholestérolémie, il est important d’arrêter de fumer, qu’en pensez-vous ?

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Arrêter de fumer réduit le risque relatif d'être victime d'un infarctus d'au moins 50 % alors que l’on réduit le risque d'infarctus de 29 % quand on traite une hypercholestérolémie et de 20 % quand on traite une hypertension artérielle (1). Par ailleurs, le tabagisme diminue l’efficacité de certains médicaments : anti-infectieux, antidiabétiques, antihypertenseurs (2).
Il est indispensable d’arrêter de fumer et de ne pas s’exposer au tabac (3).

(1) Fédération française de cardiologie. Les bénéfices immédiats de l’arrêt du tabac [en ligne]. [Consulté le 20/04/2018]. Disponible à l’adresse : https://www.fedecardio.org/Je-m-informe/Je-dis-non-au-tabac/les-benefices-immediats-de-larret-du-tabac
(2) Haute Autorité de santé (HAS). Arrêter de fumer et ne pas rechuter : la recommandation 2014 de la HAS – Questions / Réponses : Sevrage tabagique. Janvier 2014.
(3) Haute autorité de santé (HAS). Fiche mémo Modifications du mode de vie dans la prise en charge du risque cardio-vasculaire. Février 2017.


6

Je fais beaucoup de sport. J’élimine les toxines de la cigarette, non ?

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La pratique d’une activité physique et sportive régulière ne permet pas d’éliminer les substances contenues dans la fumée de tabac et n’empêche en aucun cas la survenue de maladies graves ou de cancer du poumon liés au tabac (1). La seule manière de se prémunir des effets néfastes du tabac est d’arrêter de fumer.
Fumer avant ou après sa pratique sportive augmente d’ailleurs les risques d’accident thrombotique (l’activité physique génère transitoirement une inflammation et une hyperagrégabilité plaquettaire pro-thrombotiques. Fumer une cigarette créé un état vaso-spastique aigu, en particulier coronaire. Le risque de survenue d’un thrombus occlusif est donc fortement majoré [2]). Parmi les règles d’or édictées par le club des cardiologues du sport figure, à ce titre, la règle n° 7 : « Je ne fume pas, en tout cas jamais dans les 2 heures qui précèdent ou suivent ma pratique sportive » (3).

(1) Institut de recherche du bien-être de la médecine et du sport santé (IRBMS). Tabac et sport, ne fumez ni avant ni après ! [en ligne]. [Consulté le 20/04/2018]. Disponible à l’adresse : https://www.irbms.com/tabac-et-sport/
(2) Club des cardiologues du sport. Argumentaire scientifique sport et tabac.
(3) Club des cardiologues du sport. Cœur et activité physique sportive : les dix règles d’or.


7

Si je réduis ma consommation, c’est déjà bien, non ?

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C’est un bon début, mais il n’existe pas de seuil au-dessous duquel fumer soit sans risque. Le taux de mortalité est augmenté même chez les fumeurs qui fument peu (1).
D'après une étude, le risque d’infarctus du myocarde est proportionnel à la consommation de tabac mais le risque existe même pour quelques cigarettes (OR de 1,63 pour une consommation de 1 à 9 cigarettes/jour) (2). L’objectif reste l’arrêt total et définitif du tabac.

(1) Haute Autorité de santé (HAS). Arrêter de fumer et ne pas rechuter : la recommandation 2014 de la HAS – Questions / Réponses : Sevrage tabagique. Janvier 2014.
(2) Thomas D. Bénéfices cardiovasculaires du sevrage tabagique : revue. BEH. 2011;20-21:236-39.


8

J’ai déjà essayé deux fois d’arrêter de fumer. Est-il vraiment possible que j’y arrive un jour ?

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Il est normal d’avoir envie de fumer après avoir arrêté, il ne s’agit ni de faiblesse, ni d’un manque de volonté (1). Le tabac a le potentiel addictif le plus fort parmi l’ensemble des substances psychoactives devant l’héroïne, l’alcool et la cocaïne (2), la rechute fait régulièrement partie de la trajectoire du fumeur.
La reprise du tabac doit être vécue comme une expérience et non comme un échec (3).
Afin de réengager le processus d’arrêt du tabagisme, il est nécessaire d’identifier ensemble les raisons de vos rechutes et d’en tirer les enseignements (conduite à tenir dans les situations à risque et les pensées permissives qui y étaient associées) (1). Cinq à sept tentatives sont parfois nécessaires pour cesser de fumer (1).

(1) Haute Autorité de santé (HAS). Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé. Dépistage du tabagisme et prévention des maladies liées au tabac. Janvier 2015.
(2) Haute Autorité de santé (HAS). Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours. Recommandation de bonne pratique. Octobre 2014.
(3) Underner M. Le tabagisme est-il une maladie chronique ? Oui. Rev Mal Respir. 2015;32(7):663-7.


9

Fumer me détend, comment vais-je parvenir à gérer mon stress si j’arrête ?

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Cette impression est due à l’effet de la nicotine sur le cerveau. La tension que ressent le fumeur avant de prendre une cigarette et qui est soulagée par celle-ci est principalement en relation avec la dépendance à la nicotine (1). Par ailleurs, certaines études laissent à penser que la nicotine aurait un effet anxiogène (2).

(1) Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). J’arrête de fumer – Le guide pratique pour y parvenir.
(2) Bruijnzeel AW. Tobacco addiction and the dysregulation of brain stress systems. Neurosci Biobehav Rev. 2012;36(5):1418-41.


10

J’ai l’impression de moins sentir le goût des aliments, mon mari me dit que c’est à cause du tabac. Est-ce vrai ?

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La perturbation du goût est la conséquence d’une modification de la forme, du nombre et de la vascularisation des papilles gustatives due à la consommation de tabac (1).
Cette perte relative du goût et de l'odorat favorise votre appétence pour des aliments ayant plus de goût, souvent plus riches en acides gras saturés. Ce qui renforce encore le risque cardiovasculaire (2).
En revanche, cet état n’est pas définitif, 48 heures après la dernière cigarette, le goût et l’odorat s’améliorent, les terminaisons nerveuses gustatives commencent à repousser (3).

(1) Fraga Da Ré A. Tobacco Influence on Taste and Smell: Systematic Review of the Literature. Int Arch Otorhinolaryngol 2018;22:81–87.
(2) Fédération Française de cardiologie. Les méfaits du tabac sur le cœur et les vaisseaux. https://www.fedecardio.org/Je-m-informe/Je-dis-non-au-tabac/les-mefaits-du-tabac-sur-le-coeur-et-les-vaisseaux. 20 avril 2018.
(3) Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Les risques du tabagisme et les bénéfices de l’arrêt.


Références :

(1) HAS. Arrêter de fumer et ne pas rechuter : La recommandation 2014 de la HAS. Questions / Réponses : Sevrage tabagique. Janvier 2014.


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