L’insulinothérapie basale dans le DT2 : où en sommes-nous en 2016 ?
Les complications vasculaires du diabète de type 2 (DT2) sont un enjeux de santé publique : première cause de cécité avant 60 ans, première cause d’insuffisance rénale terminale en Europe, 50 % des patients DT2 développent un ulcère des pieds pouvant conduire à une amputation distale. À ces complications microvasculaires s’ajoutent les problèmes macrovasculaires avec la maladie coronarienne, l’insuffisance cardiaque et l’accident vasculaire cérébral (AVC) responsables de 70 % des décès chez les patients DT2, a indiqué le Pr Luc Martinez, vice-président de Société française de médecine générale (SFMG), lors du symposium « L’insulinothérapie basale dans le DT2 : où en sommes-nous en 2016 ? », organisé par Sanofi Diabète, vendredi 7 octobre aux Entretiens de Bichat.
L’étude d’intervention UKPDS 35 a montré que, dès un point d’abaissement de l’HbA1C, le risque vasculaire est significativement réduit : de 43 % pour le risque d’amputation ou de décès liés à une maladie vasculaire périphérique, de 37 % pour les complications macrovasculaires, de 21 % pour la mortalité liée au diabète et de 14 % pour le risque d’infarctus du myocarde.
Le diabète de type 2 est une maladie chronique évolutive avec un passage à l’insuline souvent nécessaire au cours de l’évolution de la maladie. Des travaux publiés par M.C. Riddle et al. montrent que, chez des patients non contrôlés sous traitement oral avant leur mise à l’insuline, la glycémie à jeun (GAJ) est le principal contributeur à l’hyperglycémie globale. Ainsi, l’insulinothérapie basale agit sur la glycémie à jeun en impactant les glycémies pré- et postprandiales. Il a été montré qu’un retard de 1 an du passage à l’insuline basale, quand on vise une HbA1C de 7,5 %, augmente significativement de 47 % le risque d’infarctus du myocarde, de 37 % d’insuffisance cardiaque et de 36 % d’AVC.
Le Pr Luc Martinez, vice-président de la Société française de médecine générale (SFMG) a fait une mise en perspective historique sur l’évolution des insulines. Concernant l’apport des nouvelles insulines basales, il a présenté les résultats de la méta-analyse des études EDITION 1-2-3 qui compare l’insuline glargine 300 (Toujeo®) à l’insuline glargine 100 Lantus chez des patients DT2. Les résultats montrent que, pour une efficacité comparable, le risque d’hypoglycémie totale ou nocturne était diminué avec l’insuline glargine 300.
Dans la prise en charge des patients diabétiques de type 2, le médecin généraliste a un rôle de premier recours tant sur les aspects cliniques et médicaux que sur l’accompagnement et l’éducation du patient. En France, 40 % des instaurations de l’insulinothérapie sont faites par les médecins généralistes et 82 % assurent le suivi médical sur 2 ans contre seulement 14 % des endocrinologues libéraux.
La Haute Autorité de santé (HAS) a publié, en mars 2014, le « Guide parcours de soins Diabète de type 2 de l’adulte ». Ces recommandations ont identifié 5 étapes clés entre la préparation du patient au traitement par insuline et son suivi à long terme après 6 mois. D’un point de vue pratique, il a rappelé l’importance de Fixer des objectifs d’HbA1C et de GAJ de façon individuelle, d’Atteindre une titration optimale d’insuline tout en gérant le risque d’hypoglycémie pour atteindre les objectifs fixés, de Maintenir le traitement en le réévaluant et en poursuivant l’autonomisation du patient.
La souplesse d’utilisation occasionnelle de plus ou moins trois heures par les patients en plus de la réduction du risque hypoglycémique avec Toujeo® offrent une alternative de choix aux médecins généralistes pour leurs patients.
Les conseils du Dr Gilles Le Pape, médecin généraliste à Loctudy (Finistère) sur le rôle du médecin généraliste dans l’insulinothérapie et la façon dont Toujeo® s’inscrit dans l’éducation thérapeutique du patient DT2.
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Pr Luc Martinez, Vice-président de la Société Française de Médecine Générales, Issy-Les-Moulineaux.
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Dr Gilles Le Pape, Médecin généraliste, Loctudy.