Prévention de la grippe... mais pas seulement
Optimiser la couverture vaccinale des personnes de 65 ans et plus, les séniors
En France, la couverture vaccinale reste insuffisante chez les séniors, non seulement vis-à-vis de la grippe, mais aussi des affections à pneumocoques, , sans parler du rappel des vaccinations classiques (diphtérie,Tétanos, Poliomyélite(dTP) ), trop souvent "oublié".
Pourtant, la vaccination des personnes de 65 ans et plus, les séniors, est capitale du fait, principalement, de la baisse de l'immunité dans cette population et de la fragilisation qu'elle entraîne vis-à-vis des pathogènes.
Lors d'une table ronde organisée dans le cadre des Entretiens de Bichat sur la vaccination des séniors, les experts nous alertent sur cette situation, source d'une morbi-mortalité importante dans une population doublement à risque du fait de son âge et de ses comorbidités (comme par exemple le diabète, les pathologies cardiaques et pulmonaires), qui majorent le risque de complications en cas de pathologie infectieuse. Ils répondent à nos questions.
Pourquoi est-il important de vacciner les personnes de 65 ans et plus ? Une population qui augmente, une immunosénescence qui implique de revacciner compte-tenu de l'affaiblissement des capacités immunitaires. Au delà d'une protection pertinente de ces personnes fragilisées, la vaccination protège également les plus jeunes. C'est le cas par exemple pour la grippe et surtout la coqueluche. C'est pourquoi l'information est primordiale car les vaccinations ont un rapport bénéfice/risque favorable, elles ont fait disparaitre certaines maladies graves. Ce n'est pas pour autant que ces maladies ne sont pas susceptibles de réapparaître : il est capital de maintenir l'application des recommandations vaccinales . Il faut expliquer et rassurer. Plus de précisions avec le professeur François Bricaire.
Le risque infectieux est majoré, surtout au delà de 75 ans avec une spirale et un effet cascade exposant au risque de complications : soyons donc vigilants pour repérer les personnes fragiles : les identifier pour mettre à jour leurs vaccinations, c'est l'affaire de tous, y compris les aidants, qu'il faut sensibiliser. Plus d'explications avec le professeur Claude Jeandel.
L'immunosénescence conduit à une réponse insuffisante de l'organisme vis-à-vis des infections et de la vaccination. Il faut donc continuer à proposer la vaccination aux personnes relevant des recommandations de la vaccination contre la grippe, notamment celles de 65 ans et plus, et renforcer la protection des soignants. Et pourquoi pas la vaccination de groupe comme au Royaume-Uni ou au Japon ? Le professeur Bruno Lina nous en dit plus.
Le zona est loin d'être anodin chez la personne âgée, exposant notamment dans certains cas à un risque de douleurs persistantes pouvant entrainer une situation de dépendance. C'est pourquoi, la vaccination contre le zona est entrée dans le dernier calendrier vaccinal 2016. Le docteur jacques Gaillat nous explique cette recommandation.
Le pneumocoque est un sujet sérieux chez le sujet âgé, puisque plus de 80 % des décès par infection à pneumocoque surviennent après 65 ans ! Mais peu de séniors sont vaccinés contre le pneumocoque, pourquoi ? Et quel vaccin administrer : polysaccharidique et/ou conjugué ? Le docteur Jacques Gaillat apporte des réponses.
Comment optimiser la couverture vaccinale chez les séniors ? Le docteur Michel Serin, qui exerce au sein d'une maison de santé pluriprofessionnelle, nous en dévoile le fonctionnement et les outils. Il nous expose aussi sa vision de la prise en charge des personnes âgées, avec en ligne de mire le repérage de la fragilité et la vaccination ... mais celle aussi de l'entourage.
La couverture vaccinale en France est insuffisante chez les adultes et, notamment, chez les personnes âgées. De nombreux facteurs sont évoqués pour expliquer cette situation (mauvaise ou absence d'information, défiance, vis-à-vis des vaccins, oublis ...) De l'avis de tous les acteurs de santé réunis aux Entretiens de Bichat, pour y remédier, nous devons tous parler d'une même voix, être convaincus nous-mêmes des bénéfices réels de la vaccination, montrer l'exemple et transmettre nos convictions aussi bien aux patients, qu'aux autres soignants, aux aidants et à l'entourage.
Information relayée avec le soutien institutionnel de Sanofi Pasteur MSD
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Professeur François Bricaire,, infectiologue, hôpital de la Pitié-Salpétrière, Paris. Membre de l'Académie nationale de médecine
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Professeur Claude Jeandel, chef du pôle gérontologie, CHU, Montpellier
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Professeur Bruno Lina, chef de service du laboratoire de virologie, Hospices civils de Lyon
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Docteur Jacques Gaillat, chef du service d'infectiologie, centre hospitalier Anncecy Genevois
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Docteur Jacques Gaillat, chef du service d'infectiologie, centre hospitalier Anncecy Genevois
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Docteur Michel Serin, médecin généraliste à la Maison de Santé Amandinoise
Bureau de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé