3 questions à Nathalie Garnier
Psychologue clinicienne spécialisée dans les Troubles du Comportement Alimentaire, du Diabète et des Maladies Métaboliques, qui partage son expérience à la demande de Canderel.
Modifier son alimentation n’est pas toujours facile. Les patients redoutent une perte de convivialité, de goût et de plaisir. Comment les aider à surmonter ces craintes ?
Psychologue clinicienne spécialisée dans les Troubles du Comportement Alimentaire, du Diabète et des Maladies Métaboliques, qui partage son expérience à la demande de Canderel.
Cette annonce peut provoquer de l’anxiété chez les patients, qui se demandent ce qui va changer dans leur quotidien. Vais-je encore pouvoir aller au restaurant ? Manger ce que j’aime ? Ce n’est pas évident, surtout pour les bons vivants qui ont le sentiment que la vie s’arrête. D’une manière générale, qu’il s’agisse de personnes pré-diabétiques, diabétiques ou en surpoids, la méconnaissance de la pathologie crée de l’angoisse. Certains développent alors des troubles anxieux, voire dépressifs, qu’il est important de prévenir et de prendre en charge.
Avoir confiance en soi permet de retrouver une homéostasie émotionnelle importante pour affronter la situation. Se sentir libre est crucial aussi. En effet, la frustration ou la culpabilité de manger un aliment qu’on s’interdit mène à l’échec de la prise en charge. Le patient doit comprendre qu’il ne s’agit pas de se restreindre mais de prêter attention à son alimentation. S’accorder des repas conviviaux en famille et entre amis est aussi une clé de succès de la prise en charge. Enfin, il y a le sport. Quand le corps bouge, la tête bouge : le corps doit retrouver du sens. A partir de là, tout est possible.
La pédagogie, l’écoute et l’empathie du médecin sont essentielles. Il faut aussi leur dire que le processus d’acceptation se fait souvent en dents de scie, que c’est normal. Enfin, le plaisir de manger doit rester au coeur des recommandations. Il est une émotion positive. Plus on l’éprouve, mieux on adhère à ce qu’on fait. C’est pour cela qu’on encourage les patients à ne rien s’interdire mais à discipliner leur alimentation. Les édulcorants peuvent aider à cela. Il faut cuisiner, revenir au goût. Après tout, le goût c’est la vie !