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Aujourd’hui, on peut bien vieillir avec le VIH, grâce à une approche globale du patient séropositif, le dépistage précoce des complications, et une prise en charge multi-spécialités dont le médecin généraliste et l’infectiologue sont les deux piliers.
Le virus, et l’inflammation chronique qu’il génère, exposent à des complications chroniques, notamment cardio-vasculaires et métaboliques. Il est essentiel de prévenir ces effets, dès le début de la prise en charge du patient. Le traitement antirétroviral précoce aide à contrôler l’inflammation chronique. D’autres médicaments, par exemple de la famille des statines, ont un effet bénéfique sur les complications cardiovasculaires. Des mesures telles que le sevrage tabagique (cf.question suivante) sont essentielles.
L’arrêt du tabac est un élément majeur de la prévention chez le patient séropositif. Les conséquences du tabagisme sur la pathologie pulmonaire (BPCO, fibrose pulmonaire, cancer broncho-pulmonaire) et la pathologie cardiovasculaire du patient VIH ont été bien mises en évidence, avec un retentissement important sur l’évolution de la maladie. Des médicaments aidant au sevrage ont été testés chez les personnes vivant avec le VIH traitées par ARV : ils sont efficaces et bien tolérés.
Aujourd’hui, le traitement est recommandé chez tous les patients séropositifs, quelle que soit l’ancienneté de l’infection. Traiter tôt permet de mieux préserver l’immunité du patient, en limitant les atteintes quantitatives et qualitatives du système immunitaire. Cela permet également de mieux maîtriser l’inflammation chronique induite par le virus. Or cette inflammation chronique est à l’origine de complications chroniques de l’infection.
Hormis ce que l’on appelle les " backbones ", qui appartiennent à la famille des inhibiteurs de l’enzyme virale transcriptase reverse, toutes les familles d’antirétroviraux ont des interactions médicamenteuses avec d’autres agents anti-infectieux ou avec des médicaments non infectieux. Ces interactions peuvent avoir deux effets : soit diminuer les concentrations dans l’organisme, avec à la clé une perte d’efficacité ; soit au contraire augmenter les concentrations avec un risque d’effets indésirables. Le médecin prescripteur et le pharmacien sont particulièrement vigilants pour s’assurer que les différents médicaments peuvent être prescrits ensemble et pour définir les bonnes posologies, compte tenu des interactions. Le « binôme » médecin –pharmacien est essentiel.
Plusieurs mécanismes sont en cause, notamment deux sur lesquels patients et soignants (médecins, pharmaciens) peuvent agir pour prévenir la survenue de résistance. Le premier est la qualité de l’observance thérapeutique par le patient, le second est l’absence d’interactions entre les différents médicaments, pour que le médicament soit constamment à la bonne concentration dans l’organisme. Une bonne observance permet le plus souvent de préserver l’efficacité des molécules antirétrovirales.
Le traitement de l’hépatite C a connu cette année une véritable révolution avec l’arrivée de traitements par voie orale, de courte durée (3 à 6 mois) et ayant une efficacité très élevée, presque constante. Ils sont appelés DAA, pour Agents Antiviraux Directs. Les personnes vivants avec le VIH peuvent et doivent en bénéficier, quel que soit le stade de l’infection par le VHC et l’atteinte hépatique. De grandes études, notamment françaises, ont récemment prouvé le bénéfice du traitement par les DAA chez les patients infectés par le VIH.
Trois éléments sont importants à prendre en compte : la prévention vaccinale, avec des règles particulières pour les personnes vivant avec le VIH s’agissant des vaccins vivants (fièvre jaune, rougeole) ; le caractère indispensable de la prophylaxie antipaludique en raison des formes sévères de paludisme chez les personnes vivant avec le VIH; l’importance d’un traitement antibiotique des diarrhées bactériennes potentiellement graves.
Après une relation sexuelle à risque, il faut donc consulter au plus vite. Le traitement est une urgence. Plus il est débuté rapidement, plus il est efficace pour prévenir l’infection par le VIH. Au mieux, il doit être débuté dans les quatre heures après le rapport, mais on peut le débuter jusqu’à 48h après celui-ci. Ce traitement est pris pendant un mois. Dans un second temps, des tests sanguins permettront de diagnostiquer une éventuelle infection. Après une relation sexuelle à risque, il faut donc consulter au plus vite.
La prophylaxie pré-exposition repose sur la prise d’un traitement chez une personne séronégative avant (et éventuellement après) un rapport sexuel à risque, pour diminuer le risque d’infection par le VIH. Cette nouvelle stratégie de prévention s’appuie désormais sur des résultats scientifiques incontestables et est déjà approuvée par les autorités sanitaires américaines.
En comparaison avec la recherche sur les médicaments antirétroviraux, la recherche vaccinale a progressé lentement. Cela s’explique en grande partie par la complexité génétique du virus, et ses capacités extraordinaires d’adaptation et d’échappement à la réponse immunitaire des patients. Mais elle se poursuit dans deux voies : les vaccins préventifs, et les vaccins curatifs. Cependant, au début de l’année 2015, les espoirs concernant la découverte et la production d’un vaccin préventif efficace ont été relancés par des résultats obtenus en Afrique du Sud. Un essai à grande échelle a commencé. Et plusieurs vaccins curatifs sont actuellement testés, notamment en France.